Les vacances de la Toussaint sont là, le temps pour moi d’une introspection et d’un bilan sur les premiers ateliers destinés aux personnes en situation de handicap, les nouvelles rencontres et les groupes auprès desquels j’interviens.
Beaucoup d’émotions m’ont traversé durant les premières semaines, les rencontres ont été vraies et sans artifices avec chacun des participants et des éducateurs aux ateliers de théâtre et aux ateliers d’expression corporelle dans les trois structures où j’interviens pendant cette année scolaire 2024 / 2025.
La phrase que je dit souvent lorsque j’évoque ces ateliers à mon entourage c’est « je n’ai pas le choix que de vivre l’instant présent et d’être là à cent pour cent, car sinon je les perds. ». C’est un vrai challenge d’être mobilisée chaque seconde pour concentrer l’attention de chacun.
Grâce aux échanges très riches avec les éducateurs, je peux observer la progression des participants et elles sont parfois folles et impressionnantes. Pour exemple, je vais vous parler de l’expérience d’un jeune homme que j’appellerai Robert.
Au commencement, Robert était fort présent verbalement et avait un besoin d’agir puissamment au premier atelier théâtre. Force était de constater que la patience n’était pas son fort et le constant besoin d’être dans « l’après» revenait systématiquement lors des temps de micro-silence.
Cette première séance de découverte s’est avérée encore plus intense pour Robert lorsque nous avons notamment joué l’émotion de la colère : Robert n’avait rien pour les autres émotions, seule la colère existait et le prenait fort.
Mais, loin d’être un échec, le process du jeu des émotions du premier atelier a finalement fait son chemin lors du second atelier. J’ai eu la joie de remarquer alors que chacune des émotions jouées étaient finalement intégrées pour Robert. En 2 semaines, Robert qui paraissait bloqué sur la colère nous a montré qu’il connaissaient tout une palette d’émotions et qu’en plus, il savait parfaitement les jouer ! Quelle belle surprise ça a été !